Je suis content d’avoir participé au MOOC sur la classe inversée! Ça n’a pas toujours été facile de gérer mon temps de travail et d’implication dans le MOOC mais j’ai pu faire ce que je souhaitais. C’est-à-dire que j’en ressorts avec plus d’aspects théoriques et plein de réflexions: le temps, notre conception pédagogique, la mise en place,…
Donc, en plus de l’idée que le modèle “classe inversée” est un outil adaptable, j’ai envie aujourd’hui de vous partager ma réflexion sur le temps en classe inversée!
Le temps du prof!
La réflexion, la planification, la préparation, la conception, la mise en place (j’ai rien trouvé en -tion 😉 ) ça ne se fait pas tout seul. La mise en place d’une séquence de cours en classe inversée prend plus de temps qu’une séquence ex cathedra. Aussi, on ne peut pas avoir qu’une vague idée des contenus souhaités, se lancer et créer la suite en cours de route (je ne le conseille pas non plus pour le “ex cathedra” mais c’est plus envisageable que pour la classe inversée). Afin que la séquence ait du sens, il faut que les élèves sachent dans quoi ils se lancent dès le départ. C’est donc un travail de longue haleine qui précède la mise en place de ce genre de séquence.
En y réfléchissant, j’ai l’impression que ça demande tellement de temps. J’aimerai bien pouvoir prendre une année de congés payé. Cela me permettrait de tout préparer pour la rentrée suivante. Même en une année, je ne pense pas que j’aurais le temps de m’ennuyer… Soyons réaliste, ce n’est pas faisable 🙁 . Donc il faut faire ça petit à petit. Chaque année, on prépare quelques parties du cours de cette manière. Après quelques année, on aura constitué entièrement son cours. Cela permet aussi d’apprendre des ses erreurs. En effet, un fois une séquence complète, elle peut être utilisée. Autre question alors: est-il intéressant d’avoir l’ensemble d’un cours sous cette forme?… Je n’en suis pas sûr, il faudrait voir la pertinence de ce dispositif séquence par séquence.
Le temps des élèves!
Les apprentissages sont multiples en classe inversée. C’est une manière de faire dont les élèves n’ont pas l’habitude…ce qui demande d’autant plus de temps. Il faut apprendre cette nouvelle méthode de travail, les nouveaux outils à utiliser et parfois, il faut même apprendre à travailler en groupe… Et puis il y a la nouvelle matière à apprendre et souvent une réalisation à faire (exposé, document de synthèse ou de recherche,…). Et pour tout ça, il faut du temps…beaucoup de temps.
La question de l’exhaustivité se pose. Être exhaustif ou approfondir certains sujets? Je n’ai pas La Réponse mais je préfère approfondir certains points.
L’échange entre élèves peut résoudre ce problème au moins partiellement. Comme je l’ai déjà dit, il est souvent demandé aux élèves de construire une réalisation à la fin de la séquence. Comme les différents groupes ont généralement des sujets différents, la présentation aux autres de la réalisation du groupe est importante. Cela informe les autres sur la thématique traitée, améliore les compétences de présentation,… Un groupe ne traite pas tous les points mais il aura un aperçu des autres points via le travail des autres.
La diversité des sujets traités peut donc être une richesse pour le groupe entier. D’un autre côté, le fait que plusieurs groupes travaillent une même question apporte un point de vue différent. Cela permet les points de vue contradictoires, de susciter le débat et la prise de position. Il y a donc bien un choix à faire entre plein de sujets différents et quelques sujets plus approfondis. Et ce choix est à faire au niveau des élèves/groupes mais aussi de la classe dans sa globalité.
Article provenant de la tête réflexive de Gwenaël